Démissionner pour se reconvertir :
ce qu’il faut savoir

Vous traînez les pieds pour aller travailler. Vous n’êtes plus motivé et si vous pouviez faire autrement vous ne feriez plus le trajet tous les jours pour exécuter vos tâches et vos missions. Vous avez envie de changer de vie et pensez sincèrement à vous reconvertir. L’idée de démissionner pour vous consacrer à votre nouveau projet vous taraude de plus en plus ; or vous ne savez pas si cela est réellement possible. Et puis quid des allocations chômage dans ce contexte ? Même Pas Cap! vous dit tout ce qu’il faut savoir pour démissionner pour se reconvertir.

Démission, reconversion et indemnisation : c'est désormais possible !

Bonne nouvelle ! Démissionner pour se reconvertir et percevoir en parallèle les indemnités chômage est possible, et ce, depuis 2019. Cette décision présidentielle permet d’encourager la mobilité professionnelle des salariés tout en leur assurant un revenu pendant leur reconversion. Il est donc terminé le temps où le combo démission/reconversion n’octroyait aucun droit. Celles et ceux qui hésitaient à lâcher leur emploi pour changer de métier parce qu’ils ne bénéficiaient pas d’une sécurité financière, peuvent désormais se lancer dans leur nouveau projet professionnel. Mais attention, l’attribution de l’ARE (allocations de retour à l’emploi) par Pôle emploi est soumise à conditions.

Démission et allocations : les conditions

Pour pouvoir toucher des indemnités chômage dans le cadre d’une démission pour reconversion, il est impératif de respecter les quatre conditions suivantes :

  • être en CDI soit à temps plein soit à temps partiel dans le secteur privé. Les CDD, les travailleurs indépendants ainsi que les agents du service public ne peuvent pas prétendre aux allocations chômage s’ils veulent démissionner pour se reconvertir ;
  • justifier de 5 ans d’activité professionnelle non-stop – soit minimum 1 300 jours – au cours des 60 mois (5 ans) qui précèdent la fin du contrat de travail ;
  • avoir un projet de reconversion nécessitant de suivre une formation ou un projet de création ou de reprise d’entreprise ;
  • apporter la preuve du caractère réel et sérieux de votre projet, indispensable pour obtenir la validation de l’octroi de l’ARE par la CPIR, la commission paritaire interprofessionnelle régionale. Faites-lui parvenir tout document qui montre votre réelle volonté et votre motivation à vous reconvertir : la réalisation d’un CEP, le programme de la formation choisie pour changer de métier, l’étude de marché et le business plan pour la création ou la reprise d’entreprise.

Démissionner pour se reconvertir : les démarches

La réalisation d’un CEP

Avant de démissionner pour se reconvertir, il est impératif de rencontrer un conseiller afin de réaliser un CEP, un conseil en évolution professionnel. Il s’agit d’un dispositif pour accompagner les actifs qui souhaitent faire un point sur leur carrière et se réorienter. C’est entièrement gratuit et la durée fluctue selon les besoins de chacun et de l’avancement de leur projet professionnel. Il comprend un accueil individualisé, un accompagnement sur-mesure et la remise d’un document de synthèse dans lequel le projet est détaillé. C’est ce document qu’il faudra communiquer à la CPIR.

Le CEP permet ainsi de cadrer précisément votre projet de reconversion et donc mettre toutes les chances de votre côté pour obtenir l’aval de la CPIR. À noter qu’il se déroule majoritairement en dehors du temps de travail.

L’envoi du dossier à la CPIR

Dès que vous avez tous les éléments en main pour appuyer votre demande de démission pour reconversion, il est temps de l’envoyer à la commission paritaire interprofessionnelle régionale de votre lieu d’habitation ou de travail.

Si votre projet de reconversion inclut une formation, il est pertinent d’apporter le plus de détails possible à la CPIR. On entend par là un topo sur le futur métier (caractéristiques, employabilité, etc.), le programme de la formation et son mode de financement. Il en est de même dans le cadre de la création ou de la reprise d’une entreprise : la nature de l’activité choisie, les moyens techniques et humains nécessaires, les financements envisagés et les éventuels fonds personnels pour lancer l’activité.

À la réception de votre dossier, la CPIR dispose d’un délai de deux mois pour notifier de sa réponse. Dans l’éventualité d’un refus, un recours est possible.

Informer l’employeur

La commission paritaire interprofessionnelle régionale a validé votre demande de démission pour reconversion ! Il est temps de passer à l’étape suivante, à savoir informer votre employeur de votre décision de quitter votre emploi. Mais attention, cette démarche n’est pas à faire n’importe comment : il est obligatoire de respecter la procédure de démission en vigueur dans votre entreprise.

Dans un premier temps, envoyez un courrier recommandé avec accusé de réception dans lequel est indiquée notamment votre date de départ. Attention, démissionner pour se reconvertir demande d’honorer la période de préavis indiquée dans votre contrat de travail. Si vous souhaitez la réduire ou la supprimer, vous devrez négocier ce point avec votre employeur. S’il refuse, vous êtes dans l’obligation de rester jusqu’à la date légale de départ.

N'oubliez pas : il est indispensable d’avoir l’accord de la CPIR avant de démissionner pour se reconvertir.

S’inscrire à Pôle emploi

Dès l’accord de la CPIR, vous bénéficiez d’un délai de six mois pour vous inscrire auprès de Pôle emploi. À la suite de votre démission pour reconversion, vous allez donc percevoir des allocations chômage dont le montant sera calculé en fonction des salaires et des primes que vous avez perçus au cours des 12 mois qui ont précédé la fin de votre contrat de travail.

Se reconvertir en étant toujours salarié, c’est également possible

Si pour vous la démission n’est pas envisageable (c’est votre choix !) ou que vous préférez conserver votre rémunération actuelle, sachez qu’il est vous parfaitement possible de construire votre nouveau projet professionnel en restant salarié.

Première étape : le bilan de compétences

Pour éviter de démissionner pour se reconvertir, vous pouvez dans un premier temps faire un bilan de compétences en ligne. Vous avez envie de rester discret dans votre démarche ? Le bilan de Même Pas Cap! est 100 % digital et s’adapte à votre planning perso et pro. Il est donc réalisable sans aucun problème en dehors de vos heures de travail. Il vous permet de vérifier la faisabilité de votre projet et de dresser un plan d’actions concret accompagné par l’un des coachs professionnels de l’équipe. Étant donné qu’il a lieu à distance et en dehors de votre temps de travail, vous n’avez pas besoin d’en informer votre employeur.

Pour financer votre bilan de compétences, vous pouvez mobiliser votre compte personnel de formation (CPF) afin de bénéficier d’une prise en charge. Pour vérifier votre solde CPF, rendez-vous sur votre espace personnel du site Mon Compte Formation.

Deuxième étape : profiter des dispositifs en place pour suivre une formation de reconversion

Il existe actuellement plusieurs autres dispositifs pour se reconvertir sans avoir recours à la démission :
  • le projet de transition professionnelle (PTP) : permet de suivre et de financer une formation en vue de changer de métier ;
  • le dispositif pro-A : permet d’obtenir une certification professionnelle ;
  • le plan de développement des compétences : permet de prendre part à des actions de formation pour évoluer professionnellement ;
  • la validation des acquis de l’expérience (VAE) : permet à toute personne, peu importe son âge ou son niveau d’études, de faire reconnaître une expérience professionnelle ou extraprofessionnelle par une certification.
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